CEP GQ Mise au point.
Actualité publiée le 30/05/2006
Comme on me demandait mes impressions sur le championnat d’Europe de Grande Quête, c’est sur ce site, notre site du Mas Du Zouave que j’en avais fait une restitution à chaud. Je l’ai écrit sans me poser plus de questions que cela, un peu en vrac je le concède. Je ne me suis pas préoccupé des pays, des propriétaires, des dresseurs, des éleveurs, des intérêts des uns et des autres, de la chronologie des deux jours de l’événement. Comme un éleveur qui canalise ses rêves, ses émotions, ses intérêts, j’ai tenté d’extraire de ce championnat d’Europe GQ, une synthèse la plus objective possible. J’ai voulu donner des informations à des éleveurs qui ont compris que c'est là que l'on doit faire son marché, mais qui veillent aussi à ne pas tomber à l’eau car la berge y est parfois glissante. Il faudrait de l’aplomb pour laisser croire qu’un chien n’aurait aucun défaut, serait une machine régulière et qu’à lui seul, sur tout type de lice, il détiendrait les clés de notre avenir, les solutions à nos problèmes. Certaines réactions à ce compte rendu m’ont surpris et les gentilles réflexions faites m'ont amené tranquillement sur le terrain miné de l’intérêt général de la GQ pour glisser bien vite vers l’intérêt particulier quand l’on aborde le côté financier, le côté amateurisme au sens de celui qui aime… mais qui en vit, quand on parle du client qui est un copain, du copain qui n’est pas client mais qui devrait aider plus. En fait, apparaît vite un discours avec un mélange de genres qui paraissent antinomiques et qui pourtant, dans ce milieu de la cynophilie, impliquent que l’on ne puisse en faire abstraction dans l’analyse. Et c’est bien un piège! Alors mes commentaires sur les chiens étaient-ils trop négatifs, trop sévères comme on me l’a reproché. Porteraient-ils préjudice à une discipline souvent décriée? Est-ce que j’ai été trop critique, laissant croire que le vainqueur français, Texas est un vainqueur par défaut? D'abord il ne me semble pas,et même si c'était le cas...Aurais-je dû faire disparaître l’intérêt de l’élevage derrière l’icône, renoncer à juger sereinement, simplement, des performances d’un jour, des allures, d’une mentalité, d’une qualité de point? Je pense simplement qu’une idolâtrie qui transpire d’un compte rendu devient embarrassante, perturbante pour la discipline. Je crois que la GQ gagnerait à retrouver justement un peu d’esprit critique neutre, un juste milieu qui n’est pas de mise dans un milieu qui n’est pas toujours très juste. Avec des informations décortiquées, si les éleveurs ignorent souvent ce qu’ils vont créer, ils savent déjà qu’ils peuvent rêver à arranger des choses. Tant mieux! Dans le cas inverse, à être trop élogieux, on ne peut aboutir qu’au scepticisme et à la suspicion qui concerne les circuits du pactole. Car ne nous y trompons pas, le profit de la mise en valeur d’un chien de grande quête(et des autres aussi) n’ira pas que dans l’escarcelle des propriétaires de lices. je ne sai spas si c'est bien, en tout cas c'est indispensable à la survie du système. On me dira que les aficionados de grande quête, éleveurs, propriétaires, dresseurs, ont parfois l’impression d’être seuls embarqués sur un même bateau, de ramer en permanence à contre courant, qu’ils ont envie d’être protégés. Mais je pense avoir déjà démontré dans mes actions d’éleveurs, dans mes propos sur le site ou comme délégué (et on me l’a bien assez reproché) mon attachement à cette discipline et à ces chiens. L’objectif de ce compte rendu et de ce site n’a donc jamais été de torpiller le radeau de la méduse, forcément, mais il n'a pas été crée non plus pour être au service de ses naufragés! L’accepter ainsi c'est déjà un bon moyen d’échapper au mélange des genres.
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