du mas du zouave Pointer

Pointer

De retour des concours.



Quelques jours dans le Nord de la France pour assister aux concours du derby, du centenaire Boullaume (Prix Navette et Mairesse), quête de chasse solo et couple et GQ.



Le Derby : C'est en compagnie du juge Olivier Massiera que j'ai pû suivre ce Derby. Les terrains m'ont semblé justes suffisants mais la quantité d'oiseaux et les lièvres qui ne se sont levés que plus tard ont permis, par une utilisation intelligente du terrain, de pouvoir donner des occasions à tous les chiens. Nous avons joué avec une alternance de grand soleil, de pluie et de neige fondue... Un seul classement TB sur cette batterie, mais j'ai été très satisfait de voir Jean Daniel donner ses premiers coups de sifflets avec un Hacker du Mas du Zouave qui nous trouvera 3 couples (dont 2 sur un terrain déjà partiellement battu), démontrant ainsi ses grandes qualités de chasse.

Dans une autre batterie jugée par Hubert Santoire, le nombre de lièvre conséquent a entraîné pratiquement tous les jeunes pointers. Comment pouvait-il en être autrement ? Quand il y a plus de lièvres que de perdreaux, on ne peut espérer autre chose. 

Pourtant, GOLIATH du Mas du Zouave conduit par Claude Vermurghen prendra 2 points dans ce concours... mais 4 mètres à l'envol le mettront au TB, le privant de barrage.

Le réglement précise qu'aucune sagesse n'est demandée et il précise aussi "des terrains riches en perdreaux et pauvres en lièvres". La copie est à revoir !

L'après midi, pour les barrages jugés par M. Montigny, G. Thoquenne et H. Santoire, j'avais le plaisir de retrouver GRAZIE du Mas du Zouave en compagnie de GUAPA des Gabelines conduite par J. Robin et de HARDIE des Oranges d'Eole à F. Lemoine conduite par J. Monge (Pas Françoise... la chienne). Un plaisir de retrouver Françoise accompagnée du jeune pointerman de la photo FB !

3 excellentes femelles, bien dans le style de la race. Guapa était plus en pointe dans son barrage avec Grazié. Grazié s'installait parfaitement avec une très belle allure pointer en prennant tout le terrain jusqu'à la route à gauche puis à droite côté ouvert. Elle terminait par un très grand lacet ammorcé justement à droite juste au coup de trompette, ce qui donnait à Manu quelques sueurs pour la rentrer et me fit un instant craindre le pire !

Dans le second barrage, les juges ont préféré Guapa à Hardie. Mais je n'ai pas entendu les commentaires.

Au barrage des mâles, 2 chiens de Manu Marco : GOXI de Landa-Gori à Cyril et GWELLOCH du Pont Bilhan à Loulou, IPAR de Landa-Gori à B. Alglave, un chien de Sanz, GEOX des Trois Barronies (Laffon puis Lajo) et il me semeble un autre pointer que j'ai oublié (mes excuses au propriétaire et conducteur... et si quelqu'un peut m'aider à compléter...).

C'est IPAR de Landa-Gori qui s'imposera finalement dans ce barrage interminable en raison de l'attente de dresseurs qui jouaient aussi dans d'autres concours...

 



Avec Jean Roger Marquestaut nous étions invité à poser sur la photo en compagnie des vainqueurs. Lors de la remise des prix, nous avons pû apprécier tous les deux, le petit mot sympa du président pour nos élevages.

J'apprennais en partant que Kandar faisait le CACT de GQ. félcicitations à Fabrice Muscari et J. Monge.






Quête de chasse : J'avais décidé pour cette seconde journée d'aller voir les MDZ de quête de chasse. D'abord le solo de GOLIATH conduit par C. Vermurghen qui était accompagné par R. Colinet et quelques jeunes marseillais. Avec Jean Daniel, le Sud Est était en force, les perdreaux, non. Dès le départ pourtant, Richard classait (1Er exc) son jeune Hasbalamachinchouette de l'Escalayolle qui devient trialer en 3 concours. Bravo. Puis plus rien... jusqu'à ce que Goliath prenne un très beau point, le même que celui de Richard sur le même couple. Hélas pour lui, parfaitement SEF au départ des oiseaux, il décidait de contrôler un autre couple juste devant et encore un isolé qui décollait sur sa gauche. Trop pour lui ! Mais je ne doute pas (et le juge l'a confimré) que Goliath et Claude vont y arriver vu les qualités de chasse du chien, son style et son indifférence des lièvres. 

En couple, j'ai pû assister au tour d'ESQUISSE du MDZ conduite par L. Maudet. Elle était avec Countach de Merle des Isles. Un tour qui aura duré longtemps, mais à part des lièvres, le parcours s'est conclu sans occasions, mis à part un couple que nous verront disparaître bien en amont des chiennes. ESQUISSE n'aura pas démerité avec un beau parcours, mais je l'ai trouvé moins brillante que d'habitude. Ce qui c'est confirmé le soir : Elle est en chaleur.

A noter, le CAC en solo du grand styliste de Loulou conduit par Manu Marco : Camillo (Zen del Feltrino x Emilia di Montale Rangone).


Le Navette : Une journée que j'ai suivie en compagnie du juge J. Deguillaume et que j'attendais comme une fête des jeunes pointers de grande quête. Ce sera une journée cauchemardesque. Des terrains avec de grandes parcelles de colzas et avec une quantité de lièvres impressionnante. (1 lièvre à l'hectare)

Nous avons donc passé la journée à éviter des bossus et des colzas. Aucun chien au classement, aucun point, barrer les routes. Que faisait t'on là ? certainement pas de la sélection. Un gros coup au moral, le travail de Manu esquinté en quelques mètres. Le point positif de la journée sera Grazie qui aura sû slalomer au milieu des capucins, Hadock qui sera resté sérieux et propre, Gringo qui n'aura pas dégoupillé, mais comme pour les autres, les parcours ont été pourris et les chiens trop déconcentrés pour chercher des perdreaux et s'installer proprement. Une journée à oublier pour moi mais à ne pas oublier pour les organisateurs tellement elle était indigne d'un Boullaume.

Le plaisir quand même de passer une journée avec Sylvie, Manu, Loulou, JB, Jac et de faire la connaissance physique d'Alain Cornet, juge belge sympathique et passionné qui m'a donné d'excellentes nouvelles sur les qualités de chasse de ses produits de Be Bop.

Le soir, au barrage, surprise agréable avec une merveille de terrains ! des perdreaux, peu de lièvres, pas de grandes routes, superbe ! ça existe. Dommage que celà n'ai pas existé pour tout le monde. Un beau vainqueur avec le setter GRECO de Patrick Freland, élevé, dréssé et conduit par lui même.

 



Le Mairesse : J'ai suivi ce concours sur l'aile droite en compagnie d'Yves Tastet. Pierre Avellan était sur l'autre aile et JP Julien officiait au centre. De très beaux terrains, surtout dans la première partie qui frisait la perfection. Peu de lièvres et de chevreuils. Peu de routes aussi. Oui, un terrain proche de l'idéal. Merci aux guides et à toute l'équipe de Catherine Fauquembert pour nous avoir offert ces terrains là. 2 classements pour les setters de L. Maudet, un excellent tour de Giro de Landa-Gori. Un excellent premier passage de Gringo qui chauffera ensuite dans son temps à terminer. Grazie sera très bien aussi avec un point non conclu. Hubert Santoire rentrera avec 8 classements ! DEMON des Plaines de Picardie de Bourgeois remportera ce prix Mairesse. Banco est passé prêt mais malgré sa reprise, il ne parviendra pas à prendre ce point. La proclamation des résultats fût longue mais interressante. C'est le Boullaume : un peu d'histoire par Hubert et la description des parcours. Peu de monde dans la salle pour l'écouter. Le président l'a regretté. Cette épreuve est la plus vieille de l'histoire, il serait bon que tout le monde s'en souvienne et respecte celà. Pino Dellatorre me disait que de très grands dresseurs Italiens avaient rêvé de remporter le Boullaume, un très grand cynophile et très grand conducteur se vantait même de l'avoir gagné alors que ce n'était pas vrai. Gino Botto disait que ses 3 Boullaumes étaient ses plus belles victoires ! Comme la Coupe, ce n'est pas un concours comme les autres, même si les Italiens ne viennent plus. Au delà du respect de l'organisateur, quand on est un pointerman on se doit de connaître l'histoire de la race et de la respecter.

 



Le prix Gilbert Galant GQ : La aussi des terrains riches en perdrix et assez pauvres en lièvres quoi que plus compliqués en raisons de clôtures et bandes de bois et d'un vent pas toujours fixé qui pouvait varier en fonction de l'endroit où l'on se situait sur le terrain. 

Un concours que j'ai suivi sur l'aile gauche en compagnie de Régis Toulet que je découvrais comme juge. Parfois je ne suis pas content d'eux, mais j'ai découvert le Régis "juge". Il se bouge, court sur les ailes et défend les chiens quelque soit leur race, sait apprécier les galops.

J'ai vu une excellente équipe de Camille Dave, Traina qui avait fait le déplacement avec les Artù, Holliwood, Bolero, Luca... et Manu Marco avec son équipe de jeunes. Trop jeunes diront certains ? Je pense que quand on a la chance d'avoir un dresseur qui joue le jeu des épreuves du club en engageant 10 - 11 pointers, il ne faut pas bouder son plaisir. Il faut aussi que les jeunes commencent. C'est effectivement plus difficile quand le plus vieux de l'équipe est un F. Ce n'est pas difficile que pour les juges, c'est encore plus difficile pour le conducteur. Mais certains pourraient aussi se dire que si Manu n'avait pas été là... et bien eux n'y seraient pas non plus ! Fire prendra 2 points et Grazié un, mais des osieaux seront laissés. Artu fera le CAC et 3 autres chiens seront classés.

Bref... Giro à l'ami Pascal Di Marino remportait le trophée Galant avec le CACIT de GQ ! Emotion certaine et toutes nos félicitations à tous... par sms car j'avais déjà pris la route de la Champagne.



Amicale GQ : Départ donc dès le dernier chien de ma batterie pour la Champagne afin d'assister à un concours GQ organisé par l'amicale... mais aussi (et peut-être surtout) pour voir des amis. A mon arrivée je tombais sur Pino Dellatore et les juges Italiens et Anne Le Tinnier et Evelyne Dumand nous attendaient dans le hall de l'hôtel pour une soirée pleine d'enseignements et de partage sur l'élevage et les concours avec Pino. C'est toujours un bon moment que de pouvoir discuter avec de grands cynophiles comme l'éleveur des Della Cisa.

Le lendemain, sur Somme Suippe, j'ai suivi le concours de Manu Marco, Graziano Pianaro (qui est un vrai bonheur de passion et de douce folie), Camille Dave, Yann Blanchet, Bertrand... les 2 juges Italiens qui accompagnaient Pino Dellatorre (il officiait dans une autre batterie) : Diego Pola sur l'aile droite et Piero Frangini  au centre secondés par Régis Toulet  toujours à gauche (lol). Un grand soleil, beaucoup de lièvres et 1 couple vu au 7ème parcours.

Hadock faisait son premier concours. Il nous a bluffé. Mentalité, mise en place, indifférence de son compagnon de couple (Chivas). Bien sûr quelques imperfections (qui sont ces bonhomes qui courent sur les côtés de mon terrain de jeu ?) et un refus de patron en toute fin de temps... lui qui patronne naturellement ! Mais les commentaires des juges Italiens sur Hadock en particulier et sur la jeune équipe de Manu font quand même un peu de bien. 

Au delà de ça, nous avons pû mesurer la tendance actuelle des jugements avec l'importance de la mise en place, de la juste profondeur. Chacun en pense ce qu'il veut, moi le premier, mais les juges restent...seuls juges !




Le retour : Il fallait bien rentrer et la route du retour est longue. Nous avons essayé de voir tous nos chiens en quelques jours. Banco manque à l'appel et Haka aussi.Mais les nouvelles ont été excellentes.

Il reste encore beaucoup de travail avec pas mal d'entre eux, mais l'essentiel est là. Encore une fois, ils ont eu le mérite d'être présent dans les épreuves de club en France. J'ai vu que même parmi les lièvres, la quasi totalité a été capable de trouver des perdrix et tous, dans des styles différents peuvent gagner.

Avec aucune portée de F, une seule de G et 2 de H, les premiers MDZ essayent de se faire une place au soleil.

La relève arrive. Elle est plus nombreuse et si des propriétaires sont tentés, nous irons aussi les soutenir  avec plaisir. Côté humain, revoir avec plaisir des collègues est toujours agréable. Contrairement à ce que certains, de loin, peuvent penser, il n'y a pas de rivalité, mais du respect pour un travail bien fait qui profitera à tous. Etre débarrassé du comité libère aussi l'esprit et efface les crispations de ces dernières années.

J'ai trouvé une bande de Marseillais aux couleurs du RCT, emmenée par le papé Colinet en grande forme. Avec Jean Daniel qui présentait Hacker, mais aussi quelques autres qui n'étaient pas là, je sens percer une nouvelle passion dans cette région pour le pointer de sport. Je leur souhaite à  tous, je nous souhaite à tous, qu'ils y arrivent, sans brûler les étapes et se brûler les ailes avec trop d'espoirs déçus dans ce milieu si particulier. Ils découvrent les choses et les gens au fur et à mesure. Ils écoutent mais n'entendent pas toujours et c'est bien normal. Bienvenu et bravo à Mrs Righetti, Mallia, Migliore et Screve pour s'être jeté dans le bain, et même si parfois l'eau du printemps est froide elle permet aux chevilles de ne pas trop gonfler. Certains juges ont fait preuve de pédagogie et d'attention pour eux, et c'est ceux là qui ont raison. Ces jeunes ont peut-être eu plus de difficiultées à s'intégrer dans des épreuves du club communes au setter. On était un peu noyé dans la masse. L'avantage, c'est les terrains et la possibilité pour des pros de pouvoir présenter à la fois des setters et des pointers, ce qu'ils ont pratiquement tous. L'inconvénient c'est que le club y pert un peu son âme et que l'on est loin de l'esprit des concours de Mignerette, mais c'était une autre époque. L'équation n'est pas facile.

Je ne reviendrai pas en détail sur les terrains. Mais il y a de trop grandes différences d'un concours à l'autre et d'une batterie à l'autre. Fait-on de la sélection quand on passe plus de temps à éviter des lièvres qu'à chercher des perdreaux ? Je sais que certains organisateurs se coupent en quatre et il faut les remercier. Comment peuvent-ils prévoir la repro ou les colza?, mais je crois qu'il y a une réflexion à mener sur la clôture ou l'annulation d'épreuves lorsqu'on l'on sait que ça ne va pas marcher.

Les épreuves de jeunes sont aussi concernées. On peut s'interroger en particulier sur le prix Navette quand les terrains ne sont pas appropriés, on peut s'interroger sur le Derby lorsque l'on doit repasser sur les mêmes terrains et que les 2 vainqueurs sont des chiens de GQ et que les jugements sont aussi disparates avec des chiens à l'expérience et au cursus aussi différents . Il est difficile de comparer le "H" d'un amateur qui découvre le printemps avec un "G" de QC qui a 2 CACIT, conduit par un pro et un chien de GQ. ça rapellera aux nostalgiques les débats d'Espalem !

Je discutais avec Pino Delatorre sur la trop grande richesse de classements dans certains concours étrangers qui ne permettent plus de trier (je crois 40 chiens classés en 2 jours de championnat setter). Les causes sont différentes chez nous, mais fait-on une sélection valide dans nos conditions ? Pino évoquait avec moi, juste comme idée, de peut-être devoir passer par des systèmes de qualif' ... 

Une réflexion doit aussi être menée par chacun sur le parcours du chien de GQ. Un jour il semble que l'on loue l'entreprise, la prise de risque et que l'on critique le chien trop à plat, le lendemain il faudrait partir bien à plat  et avoir la juste profondeur, et maudit soit le cabot qui prend des risques et bouffe le terrain ! Le trialer ou le chien de classique ?  Je pense que la vérité est peut-être différente d'une race à l'autre... et que comme pour l'école, à chaque changement de ministre, on a une nouvelle idée... Mais les vents tournants, les colzas, les pistes de lièvres, les clôtures, l'irrégularité de la distribution des oiseaux... la longueur des poils  et la sensibilité des juges impacteront toujours sur la perception des choses. Bien sûr que nos chiens ne sont pas des robots nippons que l'on reprogramme après chaque prestation. Mais le grand chien a un autre atout : l'intelligence et on doit permettre son expression, je la prèfère à la mécanisation.  Au final, l'essentiel est que le juge découvre les nouveaux talents et protège les chiens importants pour les signaler à l'élevage et dans ce sens je préfère l'esprit à la règle.

Je rejoints l'analyse de Jacques Deguillaume quand il parle de la formation des conducteurs. Suivre des parcours avec des juges permettrait aussi aux conducteurs de mieux appréhender ce que ceux ci souhaitent sur le terrain. On analyse les choses plus froidement quand on n'a pas la tête dans le guidon et que l'on n'est pas concerné directement.

A ce propos et pour en terminer là, je voudrais remercier tous les juges qui m'ont gentillement invité ou permis de les accompagner sur le terrain.