du mas du zouave

du mas du zouave Pointer

Pointer

Bonne année

Bonne année

Pour un nouvel an et des vœux qui émeuvent mais ne règnent pas…

 

C’était il y a quelques années, aussi vite oubliées que fêtées…J’avais présenté mes vœux sous le titre « le soleil se couchera à l’Est ».

Je faisais part de mes craintes de voir un jour, d’un côté les concours se déplacer vers l’Est de l’Europe à la recherche positive et bienheureuse de perdreaux, de l’autre, l’universalité négative d’un sentiment de vide et de manque sur les terrains actuels, d’oiseaux et de concours de grande quête.

Mes amis ont approuvé, se sont certainement interrogés. Peut être quelques uns ont ils essuyé un soupir avant de hausser les épaules et de tourner les pages.

Constatons combien je n’étais pas loin du compte !

Et rien n’est réglé !

Tandis que certains, très peu à vrai dire, s’accrochent à la caravane, d’autres optent pour la fin annoncée, se diversifient, cherchent à inventer de nouveaux types de concours. Mais tous sont victimes d’un identique malaise et savent pertinemment que nous sommes à un virage.

Cette baisse des perdreaux, cette inversion de faune entre lièvres et perdreaux est-elle uniquement due à des accidents climatiques anecdotiques qui se succèdent?

Et si nous parlions un peu d’agriculture ? Cette agriculture qui a tout intérêt à ce que la crise financière, qui emporte l’Orient comme l’Occident, se résorbe le plus vite possible, n’aurait-elle pas sa part de responsabilité ?

Comment pourrait il en être autrement quand nous avons chaque année les preuves ad oculos qu’une machine à faire du fric exemptée de tout contrôle public, sans respect de la nature et de l’homme constitue un danger planétaire.

Comment pourrait-il en être autrement quand on a chaque année sous les yeux la liste des produits phyto retirés du marché alors qu’on avait expliqué à nos agriculteurs qu’ils étaient plus « bio » que ceux qu’ils remplaçaient ?

Ce business incommensurable rend l’empire de l’agriculture héritier et négativement solidaire de l’économie mondiale. L’agriculture a hérité d’une gestion des mêmes multinationales, des mêmes mécanismes et du même mépris, au point que l’on se demande parfois qui fonde l’autre.

L’incroyable progrès technique mis en place par un agro business sans frein s’accompagne de risques et de dangers pandémiques qu’une bureaucratique pharaonique d’instituts tenus par les…bourses de contrat avec ceux qu'ils sont censés contrôler, parvient très difficilement et très tardivement à juguler…quand elle le veut ou le peut !

Beaucoup s’accordent sur la nécessité que la toute puissance financière du despotisme et la toute puissance de l’agriculture ultramoderne qui nous expliquent qu’ils travaillent pour notre bien, demandent à être bridées par des opinions et des organismes nationaux libres...

Mais combien a-t-il fallut d’années pour qu’on arrête de nous faire croire que le nuage de Tchernobyl avait longé les frontières ?

 « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre »… cette citation attribuée (certainement à tort, d’ailleurs) à Albert Einstein pourrait s’appliquer aux concours français sur perdreaux et à la sélection de nos chiens.

Qu’en serait-il de nos pointers, de leur sélection si les concours sur perdreaux disparaissaient de notre paysage cynophile?

Qu’en sera-t-il de nos choix d’éleveurs si nous ne voyons plus nos meilleurs représentants courir sous yeux ?

Ces concours sur perdreaux sont les conditions de la survie de la sélection de nos chiens britanniques. Ils introduisent certainement à une meilleure sélection et ils barricadent aussi les portes de certains enfers d’autres concours et d’autres discours.

Le perdreau est la seule verticale par rapport à laquelle se définit l’horizontale de la sélection de nos Pointers, car « un chien sans style est un chien sans race » !

On pourra toujours créer de nouveaux concours sur d’autres gibiers et avoir au moins autant de chiens champions.

Mais devenir un grand chien n’est pas seulement le fait d’une succession de résultats individuels, c’est surtout celui de l’inscription dans le mouvement de l’élevage.

Alors je fais le vœu que la crise mondiale en faisant fondre les montagnes d’argent contribue au moins à une prise de conscience salvatrice et modifie les comportements.

 

Et dès lors que l’on conservera nos perdreaux comme des êtres importants, on pourra rêver que dans l’avenir, avec des d’efforts nécessaires de tous, la sélection puisse se poursuivre...pour servir finalement les chasseurs de perdreaux !


Bonne année et meilleurs voeux à tous.